Pourquoi... se sent-on obligé de s'excuser ? Se sent-on coupable de ne pas aimer alors que tout le monde semble avoir/a aimé ? Voilà ce qui m'est arrivé aux deux tiers d'un livre... que je me suis presque forcée à terminer. Parce qu'il fallait bien que j'aille au bout, puisque tout le monde a aimé... mais pourquoi ?!
Je ne vais pas garder le suspens très longtemps. De toute façon, la semaine dernière je vous ai dit que je vous parlerai de ce livre, La femme de ménage de Freida McFadden.
On appelle ça un best-seller. La plus importante vente de livres de 2024 en France (et j’y ai contribué) : 1 million d’exemplaires vendus à fin février 2025, 630 000 la première année (sans parler du nombre de prêts - papier et numérique - entre amis, dans les médiathèques… et même dans mon CDI scolaire !) - Source France Inter
Zut, je n’aime pas un best-seller ! Comment est-ce possible ? En plus, certaines de mes amies ont aimé… d’habitude ça ne me gêne pas. On confronte nos ressentis, avis, expériences. Mais là quand même, un best-seller !
… que j’avais demandé comme cadeau de Noël…
Heureusement, à la faveur de notre club de lecture, j’ai osé partager ma mésaventure !! Soulagement de partager ma peine, mon incompréhension et JOIE ! de découvrir que nous étions plusieurs !! Oui, il y a aussi des gens comme moi qui n’ont pas aimé ce thriller psychologique.
A l’unanimité, on préfère vous recommander La petite bonne de Bérénice Pichat. Le style d’écriture nous a époustouflées, l’histoire nous a émues. C’est le livre qui passe de mains en mains en Vallée d’Azergues en ce moment, mais de ça personne n’en parle dans les médias…
Bref, je n’ai pas aimé. C’est vrai que ça reste haletant, mais en même temps l’écriture n’est pas folle, et puis ce sujet de l’emprise…
Au boulot, j’entends tous les adultes se plaindre que les jeunes ne lisent plus, et dans le même temps que quand ils lisent c’est n’importe quoi. C’est à dire de de la new voire dark romance, surtout chez les jeunes filles.
J’attends avec impatience la sortie du prochain numéro de Lecture Jeunesse sur L’Economie du désir : “les jeunes sont exposés à une multitude de récits qui façonnent leur vision de l’amour, des relations et du désir. Parmi eux, la dark romance – avec ses intrigues centrées sur des relations toxiques, passionnées et souvent ambiguës – connaît un succès sans précédent.”
En même temps, quand je vois tous les adultes lecteurs de ce type d’ouvrages autour de moi, qui les aime, même si il y a aussi parfois un peu de répulsion, je me dis que notre critique est parfois un peu beaucoup trop injuste. Ok ok même si nous les grands on semble avoir plus d’esprit critique (quoique…) car notre cerveau a terminé de grandir - c’est le cas jusqu’à 25 ans en moyenne, et qu’on a déjà des repères/valeurs/expériences, mais quand même…
J’ai été mal à l’aise avec ce livre. La vengeance prônée comme solution… c’est peut-être la raison de mon non-amour de ce livre ?
J’ai reçu la suite comme cadeau de Noël en même temps que le premier et une de mes collègues a été trop heureuse de pouvoir me l’emprunter, et j’ai déjà deux pré-réservations !! Peut-être que je le lirais un jour, peut-être… Me voilà devenue micro-bibliothécaire…
En attendant, je me suis plongée dans L’heure des femmes de Adèle Bréau… et là je peux vous dire que je ne respire pas beaucoup. Je vous en reparlerai bientôt dans une news, au sujet de la force des témoignages (et de l’aide qu’ils peuvent nous procurer). C’est une collègue qui me l’a prêté, en échange des Secrets de la femme de ménage. Une autre m’a alpaguée au détour d’un couloir :
- Isa m’a dit que tu aurais des livres à me prêter ?
- Oui… pas vraiment ceux du CDI, mais les miens oui. Je t’apporte ça lundi !
Voilà, j’ai repris mon train qui n’a pas été impacté par les grèves annoncées, et j’ai réfléchi à mon projet de librairie-café. Et puis j’ai échangé quelques mots par messagerie interposée avec une amie car la journée avait vraiment été difficile et j’avais besoin de soutien.
“Tu sais de quoi j’ai envie, d’une librairie - café - pension de famille”.
Une petite maison de ville. Au rez-de-chaussée, un café, des étagères remplies de livres, des fauteuils, des grandes tables à partager. A l’étage, des chambres. A l’arrière, une cour avec un jardin. Et dans ma librairie, on pourra acheter des livres d’occasion et peut-être aussi en emprunter…
Je rêve éveillée… et ça fait du bien de rêver de belles choses, et pas de vengeance !
Sur ce, je vous laisse avec trois questions. Sur le million d’acheteurs, combien y a-t-il de lecteurs ? Et combien ont vraiment aimé ? Et sinon, c’est quoi le dernier livre que vous n’avez pas aimé ?
Vous avez une semaine ! Bonnes lectures 📚
Si vous habitez le Beaujolais, notez la date du dimanche 22 juin
pour le Café Fripes & Livres : friperie et bouquinerie
du Quartier Métisseur à Lamure s/Azergues.