J’avais planifié un moment dans mon agenda pour vous écrire, il paraît que c’est mieux pour ne pas oublier. Sauf que j’ai laissé filer le temps, et que je n’avais qu’une envie : un plaid, un chat, un film, un chien, une tisane de verveine. C’est arrivé, mais sans penser une seule seconde que c’est exactement ce qui me ferait (vous) écrire.
Hé,
comment vous dire que plus ça va, plus les synchronicités s’invitent dans ma vie.
Est-ce parce que j’écris dans mes carnets, sur des feuilles volantes, quelques fois sur les notes de mon téléphone, sans parler des nombreux messages que j’échange avec mes amies, en mode texto ?
Est-ce parce que je manifeste ?
Est-ce parce que je lis ?
(certainement)
(je ne sais pas)
Et ne le saurais peut-être jamais.
Mais une chose est sûre, ça arrive.
Lundi par exemple. Alors que Monet peignait son aube à lui, le soleil a fait disparaître pour moi les nuages accrochés aux sapins comme ils le sont souvent en ces jours de novembre. Pfiouuu, je vous assure, d’un coup, j’ai vu la lumière s’inviter dans tous les interstices de la maison, la poussière a volé, les dernières feuilles orangées ont virevolté et m’ont fait miroiter chacun des détails au naturel.
Je me suis accrochée à cette histoire projetée par mon écran, entre Le Havre et Paris. Avec d’incessants aller-retour, du passé au présent, et inversement.
Entre La maison vide dans laquelle je n’ai pas réussi à me plonger à l’aube de mon lundi beaucoup trop matinal (il devait être à peine 4h du matin quand ma journée a démarré… sans raison aucune !), et cet après-midi nonchalante (quoi, un lundi ?!) au fond de mon canapé, et bien je me suis souris à moi-même.
Oui, toutes ces fois où j’ai proposé à mes ados de regarder cette Venue de l’avenir, avec pour seule réponse… « ouaiiiiiiiiiiiiis… » et bien, la réponse s’est imposée à moi. Je ne devais pas regarder ce dernier film de Cédric Klapisch avec eux, puisqu’il m’était destiné. Et qu’il vient compléter La maison vide à point nommé.
De vieilles photos, des murs qui ont tant entendus, des bribes d’histoires transmises par le temps… le rythme n’est pas le même, les protagonistes ne portent pas les mêmes noms… et pourtant, tout est une question d’héritage, qu’on le veuille ou non. On le porte, c’est ça, c’est tout.
Vous vous demandez pourquoi j’ai parlé de synchronicité au tout début de cette correspondance. Peut-être parce que dimanche mon père est venu raconter ses excursions guyanaises (merci à celles qui étaient là dimanche : Céciles, Anne, Cath, Tamara... on a oublié la photo souvenir !), lui qui archive toutes nos photos, récentes et anciennes. Il a fait de mon passé une brique qui rejoint de solides fondations, grâce aux histoires des uns et des autres.
Que je les aime ces histoires romancées, toutes celles qu’on me raconte. Je suis toute en émoi.
Cela me donne sans doute une raison de rester bien présente, ici et maintenant.
Parce que je trouve que tout change autour de moi, que tout va très vite.
Parce que je me demande si nous sommes à l’aube de ce que Monet aurait peint ce matin-là ?
Un jour nouveau qui se lève, avec ses peurs et pourtant toute sa beauté, qu’il nous faut saisir pleinement…
Comme un nouveau livre dans lequel j’irai plonger.
Mais d’abord, achever celui qui ne se laisse pas embrasser si facilement. Il se mérite, il se goûte, jusqu’à ce qu’il faille que je lui dise au revoir. Je sens que ça ne va pas être facile, c’est peut-être pour cela que je tourne si lentement les pages, que je lis et relis les longues phrases de Laurent Mauvignier… pour que le jour qui se lève prenne son temps, et moi avec.
Tout ça pour vous dire que c’était bon de ne presque rien faire en ce début de semaine alors que tout s’agitait autour de moi.
Je vous dis à bientôt, et cette fois c’est décidé, je ne cherche pas à savoir ce que je vous écrirai la semaine prochaine. Je sais que ça viendra jusqu’à moi, d’une manière ou d’une autre.
En attendant, mettez le son et laissez venir
PS : j’oubliais, j’ai un cadeau pour vous !
Un petit mot en version audio rien que pour vous !