Comment font les gens ?

C'est souvent ce que je me demande quand une tuile me tombe sur la tête, qu'elle soit personnelle ou sociétale. Alors, mes émotions me débordent, je peux avoir peur - parce qu'il faut bien se l'avouer, c'est plus souvent la peur que la joie qu'on me propose. Et je me dis, mais comment font les gens, eux ?! Parce que moi, j'ai du mal. Et toi ?

Le quart d'heure lecture
3 min ⋅ 10/09/2025

Hé,

tu sais qu’à la faveur d’un rangement de rentrée, je me retrouve avec un sac complet de livres que j’avais “caché”, ou plutôt dissimulé à ma vue ? Le voilà donc ramené à moi, au cœur du salon, et je pourrais tout au long de cet automne aller y piocher. Ce sera ma source de joie, ma piste d’envol, mes chemins de randonnée… parce qu’il en faut des ressources pour traverser nos orages.

J’en ai quelques unes, dont une que tu connais très bien. La lecture. Je lis des livres, des magazines, et en ligne aussi. Alors même si j’ai quitté Instagram et Facebook depuis cet été (et que ça ne me manque paaaaaaaaas du tout), je suis encore un peu sur LinkedIn (mon réseau de contacts professionnels et une source de veille sur les sujets pro qui me tiennent à cœur comme l’orientation, sans doute parce que j’ai deux ados concernés, et aussi parce ce que c’est un de mes jobs en ce moment).

Entre autres, j’aime lire les posts de Marie Robert, auteure et professeure de philosophie, avec ma tasse de café nichée devers moi. Je la lis presque chaque jour, et je démarre ma journée en réfléchissant à ses mots. Ils infusent comme une bonne tisane (la matinale ou nuit magique selon l’heure). Ce matin, elle nous dit : “c’est peut-être ici que réside toute la beauté de notre vie. Ce n’est pas stupide, ce n’est pas naïf, c’est être encore capable de confiance et de poésie, c’est attendre que le monde dévoile un peu de son énigme et de sa magie”.

Comment font les gens… Et bien, pour traverser leurs orages, ils sont capables de confiance et de poésie. Crois-tu que c’est la recette ? Des ingrédients, a minima.

Sais-tu que cette missive est inspirée d’un livre que j’ai lu au printemps dernier : Comment font les gens ? de Olivia de Lamberterie. C’est le titre qui me l’a fait choisir, justement parce que je me demande comment tu fais pour y arriver, toi.
D’ailleurs, tu y arrives ?
Alors lis-ça, c’est écrit en 4ème de couverture : “Elle trouve refuge dans une grotte érigée avec des mots, des images et des chansons, la beauté des choses qui la bouleverse lui sert de kaléidoscope pour observer les jours et les gens. Ainsi le quotidien paraît moins féroce”.

C’est tellement ça, non ? Trouver nos sources pour y arriver.

Une autre pour moi, après la lecture, ou avant, ou en simultané, c’est l’écriture. Celle que je t’adresse chaque semaine, celle que je partage parfois sur LinkedIn, sur mon blog aussi (mais là encore je ne sais pas quoi en faire depuis que je t’écris, et que ça me suffit). Et celle que je fais courir sur les lignes de mes carnets. L’un d’eux s’était glissé dans ces piles que je regarde parfois et pour lesquelles je pense : “un jour, je vais trier tout ça”. Le rangement de cette rentrée me l’a fait redécouvrir. Il est comme intact, même si écrit en juillet 2021. Il attendait son heure, l’ingrédient d’une bonne journée.

J’entends siffler le vent dans les branches, entre les interstices des planches ;
J’entends siffler le vent par le bec des oiseaux qui virevoltent ici et là ;
J’entends siffler les mille variations de ces mille bruits…
Comme c’est plaisant tous ces sons aux mille variations.
Même les cloches des vaches en pâture sont comme une douce variation d’un sifflement nouveau.

Je te l’offre, je l’avais intitulé Siffler tout en variation. C’est ma modeste contribution pour un monde meilleur.

Ah et sinon, ce rangement m’a mis entre les mains les Archives de la joie de Jean-François Beauchemin, auteur québécois. Un livre offert par Anne pour mes 48 printemps. Je m’en délecte déjà, lis ça : “Le lendemain, debout de bonne heure, je m’installais à la fenêtre et implorais le soleil d’accélérer sa course. J’ouvrais le journal et consultais l’horoscope afin d’accéder plus vite à cet avenir que j’imaginais (…)”. Je ne t’en dis pas plus, il faut s’y plonger pour se laisser prendre par la poésie des mots.

Je l’ai déjà dit aussi, je ne choisis pas le moment de lire un livre. C’est lui qui s’invite entre mes mains. Aujourd’hui ce sont les Archives de la joie que je m’en vais consulter, tu viens ?

Je te dis à la semaine prochaine, c’est déjà l’heure de te quitter. En attendant, je te souhaite le plus de poésie possible pour traverser tes journées.

PS : je ne saurai dire pourquoi mais cette lettre me donne envie de l’enregistrer et de la partager au format audio, tu en penses quoi toi ? tu y serais sensible ? J’hésite…

Le quart d'heure lecture

Le quart d'heure lecture

Par Guillemette .

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