Ma diagonale du livre |Secteur Chamonix |Episode 4/5

C'est décidé, je vais l'ouvrir cette librairie-café à laquelle je pense depuis des années ! En attendant, j'observe comment ça se passe chez les autres, je m'inspire, je prépare mon tableau de rêves afin d'en faire une réalité concrète, belle mais réaliste. Et je recrute mon équipe, vous me rejoignez ?

Le quart d'heure lecture
3 min ⋅ 02/04/2025

La danse de plein potentiel, découverte cette année dans mon chouette village, y est sans doute pour quelque chose. Oui vous me lisez bien, ce n’est pas un livre qui m’inspire ce projet mais plutôt ces heures à danser et à explorer la puissance du mouvement du corps. Essayez, vous l’adopterez (les coordonnées de Marie Denis, notre facilitatrice, par retour de mail).

Donc, je danse. Et ça me donne des idées.
En vérité, ça fait des années que j’y pense. J’ai même réalisé en pensant à la lettre que j’allais vous envoyer aujourd’hui que ça existe depuis que j’ai ouvert mon espace de coworking, chez Guillemette en 2015. Dix ans déjà donc. J’écrirai l’histoire un jour. En attendant, je vous en partage un extrait.

J’aime lire. Mais c’est beaucoup plus que ça pour moi. Chaque lecture est une expérience que je ne sais pas vivre seule. J’ai besoin d’en parler, de la partager. Je n’ai pas besoin que vous aimiez ce que je lis, ni que vous lisiez aussi vite, ni autant que moi. C’est un prétexte à nos échanges, même celles et ceux qui me disent “je n’aime pas lire” ou “je ne lis pas” m’intéressent. Car il y a toujours un petit fil bien solide qui va réussir à nous relier.

Si je rentre dans une librairie, comme celle de Landru à Chamonix, c’est pour rencontrer, parler, et pas simplement ressortir avec LE livre que je suis venue chercher. D’ailleurs c’est rare que je ressorte avec ce que je suis venue chercher. En général, un autre titre se glisse entre mes mains, un autre encore me supplie avec sa belle couverture…

Revenons à Chamonix, la librairie Landru dans mon imaginaire, c’est celle où on trouve encore de belles cartes postales locales et des livres de montagne. Un coin reculé, un passage, à l’angle d’une rue qui s’anime la nuit venue, à côté d’une parfumerie et de la terrasse d’une brasserie qui s’étale. Un lieu que je me découvre commun avec une amie au détour d’un café.
J’ai envie de dire une librairie à l’ancienne, qui fait partie de mes vacances depuis plus de 30 ans. Un peu sombre, où on se sent accueilli et où on discute livres. Pas seulement dernières ventes et étagère où je pourrais les trouver. Non vraiment, on y parle expériences de lecture.

Et ce jour-là, alors que je découvre une pépite pour mon plus jeune fils (et mon mari sans le savoir), nous voilà à parler grève des nouveautés et retraite.

J’étais à la caisse avec mes trésors, au même moment un grand monsieur avec sa propre pile, droit comme un I à mes côtés. On ne sait plus à qui est le tour, la libraire nous regarde l’un et l’autre, je dis “je ne suis pas pressée”. Lui répond qu’il est à la retraite… et nous voilà à parler de nos vies devant la caisse, comme au comptoir d’un café. Tout pour me ravir… des livres et un café (enfin presque) ! On en est même arrivé à l’ouverture de la librairie, que ce policier parisien à la retraite a connu alors que je n’étais pas tout à fait née. Elle est drôle la vie. Je suis allée m’offrir un café au soleil pour savourer ce bonheur d’une expérience humaine autour des livres. Et me rappeler aussi les deux autres librairies que je fréquentais ici plus jeune, le Chardon bleu orientée presse et une autre dont le nom m’échappe (je vais demander à ma mère, elle doit s’en rappeler !). C’était mon ascension quotidienne, une découverte à 360° à chaque expérience.

C’est ça qui me plaît, c’est ça que je veux faire. Ouvrir une libraire-café. Et c’est ce que je ferai un jour. Mais je ne vais pas attendre que l’eau coule sous les ponts, je vais commencer aujourd’hui sous la forme d’une association pour promouvoir la lecture et organiser des ateliers d’écriture. De toute façon, j’ai déjà commencé depuis plusieurs années mais je ne le savais pas. Elle s’appelle chez Guillemette, librairie-café associative.

Je cherche mes premiers membres (secrétaire, trésorier aussi !). Si l’aventure vous tente, faites moi signe, on commence les travaux dès aujourd’hui.

Et pour finir parce que je ne peux pas passer mon temps à arpenter les librairies de France et de Navarre, j’ai écouté cette semaine à l’occasion d’un trajet quotidien en train, une émission tout à fait intéressante sur le monde du livre.
Dans l'ambiance sonore de l'université de Vincennes, sont réunis l'écrivaine Hélène Cixous et le philosophe Gilles Deleuze pour un cours sur la forme marchande de la littérature. Ce sont les étudiants qui prennent d'emblée la parole et interrogent sur le code et les contre-codes de la littérature.” Podcast des Nuits de France Culture.

Je vous laisse, la librairie m’a appelée, j’ai reçu ma commande. Intérieur nuit de Nicolas Demorand et Parkinson a 30 ans de Guillaume Brachet. Je vous en parle bientôt. Mais avant, il nous reste un dernier voyage à Chamonix. RDV la semaine prochaine.

PS : pour voir comment j’imagine ma librairie, cliquer ici.


Si vous habitez le Beaujolais, rendez-vous samedi 26 avril de 16h à 18h
avec le club de lecture du
Quartier Métisseur à Lamure s/Azergues.


Le quart d'heure lecture

Le quart d'heure lecture

Par Guillemette .

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