L'étudiante étrangère

Quand le décès d'un écrivain français me ramène à mes jeunes années universitaires, ou quand un livre vous colle à la peau encore longtemps, et bien malgré vous... c'est un pan de ma propre histoire que je rencontre à nouveau au fil de ces newsletters que je vous partage chaque semaine ! Bonne pause livresque !

Le quart d'heure lecture
3 min ⋅ 11/06/2025

La semaine dernière je vous évoquais Ceux qui restent, vous savez, ces livres qui vous collent à la peau. Dont vous parlez encore des jours, semaines ou mois, même une fois achevés, même des années après.

Le décès de Philippe Labro m’a fait repenser à ce livre dont je ne pensais pas qu’il me collait tant à la peau : L’étudiant étranger.

Invité par une prestigieuse université de Virginie, un jeune Français découvre émerveillé la vie dorée des college boys, leurs équipes sportives, leur campus dans une vallée paradisiaque. C'est le temps d'une Amérique sage, celle d'avant l'explosion des mœurs et le fracas des années soixante. Très vite, le jeune homme comprend qu'il reste un "étudiant étranger". Il va franchir des lignes, transgresser des tabous, sans même s'en rendre compte : d'abord en faisant l'amour avec une jeune institutrice noire, April. Ensuite en tombant amoureux d'une héritière de Boston, Elisabeth, personnage fantasque et corrosif... Sur un ton limpide de sincérité, ce récit de formation ressuscite, avec humour et nostalgie, les jours fragiles de l'adolescence, quand "tout était la première fois". - résumé tiré du site de la Fnac.

A l’évocation de sa bibliographie, mon corps s’est rappelé cette lecture. Comme une claque, ré-entendre ce titre et son résumé à la radio, ça m’a sonnée. Pendant quelques secondes voire minutes, le temps s’est comme arrêté. Je me suis revue en train de le lire.

Et ça m’a rappelé mes propres études à l’étranger. Je n’ai rien vécu de comparable, et je ne sais pas si mon aventure a créé un tel bouleversement dans ma vie, comme la sienne a façonné la suite de sa vie, mais quand même.

Je me suis revue étudiante sur le campus de la Northumbria University à Newcastle au Royaume-Uni. Une année d’exploration géographique à la découverte de l’Ecosse et des cultures du monde, le campus accueillant des étudiants du monde entier. Une licence en poche à la fin de l’année universitaire, et des amitiés pour la vie.

Moi à l’occasion de ma remise de diplôme à Newcastle upon Tyne, 2001
Eh oui, j’avais les cheveux longs !

Je repense aussi à ce premier voyage outre-Atlantique financé par mes parents pour que l’anglais devienne une vraie seconde langue. Quelle chance j’ai eu de faire ce voyage, même si il n’a ressemblé en rien à celui de Philippe Labro, c’est toute une histoire dont je me rappelle encore aujourd’hui. La journée passée au service hospitalier de Philadelphia où travaillait le père de famille dans laquelle j’étais accueillie (Great you are coming from Paris, Texas ? Euuuh, no Paris in France !) ; les barbecues gargantuesques du samedi au bord du lac ; la messe du dimanche matin, précédée d’un petit déjeuner énergétique et protéiné pour tenir jusqu’au milieu d’après-midi ; l’accès au supermarché en 24/24 car c’est toujours l’heure de manger une glace à même le pot, même à minuit…

Et aujourd’hui, je pense au voyage que mon fils de 16 ans s’apprête à vivre, direction le Canada en guise de stage de fin de seconde… comment va-t-il le vivre ? que va-t-il en garder ? comment cela va-t-il façonner la suite de sa vie…

Je ne peux également m’empêcher de penser aux romances qu’il est en train de découvrir, qui se déroulent pour beaucoup sur les campus américains (ça me détend quand je lis ça)… une aventure livresque à suivre.

Je reste quotidiennement étonnée de l’empreinte des livres sur nos vies. J’adore quand vous me racontez ce que ça vous fait. Ce qu’il vous en reste, ce que vous avez envie d’en dire… continuez de m’écrire, j’aime vous lire !

PS : j’ai commencé Dors de ton sommeil de brute sans pouvoir dépasser les 10 premières pages. Je le garde pour plus tard. J’ai attaqué la fin de la série de la Passe-miroir. Je vous en dis plus très bientôt…


Si vous habitez le Beaujolais, notez la date du dimanche 22 juin
pour le Café Fripes & Livres : vide dressing et bourse aux livres
du Quartier Métisseur à Lamure s/Azergues.


Le quart d'heure lecture

Le quart d'heure lecture

Par Guillemette .

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